mardi 30 novembre 2010

Béatrice et Virgile de Yann Martel


Béatrice et Virgile de Yann Martel traduit de l'anglais par Nicole et Emile Martel chez Flammarion

L'hsitoire : Henry est un romancier à succès. Il se prépare à faire la promotion de son nouvel ouvrage avec en arrière-fond le nazisme. Ce livre, il le veut original dans sa conception...ce qui ne réjouit guère son éditeur. Il décide alors de tout quitter et de cesser d'écrire. Il s'installe avec sa femme enceinte dans un nouveau pays et mène une toute nouvelle vie. Il fait du théâtre, sert dans un café...Jusqu'au jour où il reçoit une pièce de théâtre accompagné d'une note lui demandant de l'aide. Après réflexion, Henry rencontre l'auteur de cet envoi : Un vieil homme, taxidermiste étrange, qui passe sa vie entre écriture et "réparation" d'animaux. Il souhaite écrire une pièce de théâtre.Il lui présente Béatrice et Virgile une ânesse et un singe empaillés ...qui sont les héros de sa pièce et qui commence par discuter d'une poire et de ses mystères. A chaque rencontre, le taxidermiste lit des épisodes de son texte théâtral avec beaucoup de mystères. L'atmosphère est lourde entre les deux hommes et Henry va se trouver hanter par cette écriture et le dialogue avec cet homme... Mais ces animaux évoquent une réalité bien plus terrifiante (qui fait écho au nazisme, sujet du livre non paru d'henry)...que l'on découvre dans les toutes dernières pages du roman.

Mon avis: un livre dérangeant à bien des niveaux. J'ai bien aimé les premières pages sur cet écrivain qui peine à se faire comprendre et qui décide de tout lâcher.J'ai trouvé l'idée de l"envoi de la pièce de théâtre à cet ancien auteur très sympathique...Par contre, n'ayant pas une passion pour les animaux et les taxidermistes, j'ai trouvé le sujet et les descriptions très pesantes (on comprend seulement à la fin de la lecture leur sens et la nécessité de leur présence et de leur lourdeur)...La pression psychologique est importante et l'histoire de l'écriture de la pièce est obsédante: on lit des extraits de la pièce très proche de Beckett...le langage n'évoque plus rien. Cette tension ne peut durer ...et le paroxysme est atteint à la fin où les révélations arrivent. On passe donc de la joie trompeuse du début du roman à une atmosphère terrifiante et dramatique sur le passé européen, la shoah et sur ce vieil homme. On a envie de tourner les pages de ce roman mais il est déroutant et dérangeant tant au niveau du thème (une métaphysique du mal , une sorte de fable de l'holocauste en quelque sorte) que de l'écriture (littérature moderne, opposition roman essai..etc)
ps : De nombreuses références à Dante, Beckett, Flaubert

vendredi 26 novembre 2010

La belle Adèle de Marie Desplechin


Intriguée par ce roman... qui a d'abord été édité en épisodes à lire sur l'iphone, je me suis penchée sur ce feuilleton...
La Belle Adèle, Marie Desplechin , Gallimard Jeunesse

L'histoire
: Adèle et Frédéric sont meilleurs amis depuis la petite enfance. Ils sont maintenant des collégiens. Adèle n'a pas les mêmes préoccupations que les filles de sa classe: ses vêtements et son apparence, elle s'en fiche complètement. Frédéric, lui est trop gentil...et cela lui pose quelques problèmes...Ils réfléchissent alors à une stratégie pour paraître "normaux", comme les autres en somme. Ils ont une idée : faire semblant de sortir ensemble et "jouer" au final les ados qu'ils ne sont pas pour s'intégrer, but ultime de leur ruse... Tout ne va pas se passer toujours comme prévu...et l'entourage de ces deux adolescents va mettre du piment dans leur vie. Des péripéties pleines de bonne humeur et de fantaisies pour ces deux ados...(et leurs lecteurs)

Mon avis: Une très très très belle réussite pour ce roman-jeunesse. Le rythme est soutenu et l'écriture très agréable.Des observations très justes sur les ados, et des retranscriptions dans les dialogues criantes de vérité.On en sourit évidemment. On suit ses ados, leur problème de reconnaissance à l'égard d'un groupe, et tous les petits tracas du quotidien...du côté des parents et du côté des ados. Des péripéties pleines d'humour ( Les deux ados se retrouvent, un peu malgré eux, sur une affiche pour une campagne publicitaire du ministère de la santé sur la contraception), des rebondissements en cascade ( dus au format initial d'épisodes pour Iphone) , des personnages sympathiques...En somme un chouette roman qui devrait plaire à nos ados ( même si certains passages sont un peu caricaturaux pour ns...)et qui m'a fait passer un très bon moment.
Un petit bémol : je suis un peu dubitative sur l'utilité de la dernière aventure ...(arrestation du père de Frédéric..) ...
Un petit plus: j'aime beaucoup la couverture de ce roman faite par Lucie Durbiano
Je vous le conseille vivement.

jeudi 25 novembre 2010

La citation du jeudi (5)


Sur une idée de chiffonnette
Petite réflexion du soir...issue de "Lettre à Ménécée "d'Epicure

"Quand on est jeune, il ne faut pas attendre pour philosopher et quand on est vieux, on ne doit pas se lasser de la philosophie, car personne n'est trop jeune ni trop vieux pour prendre soin de son âme. Dire qu'il est trop tôt ou trop tard pour faire de la philosophie, cela revient à dire que l'heure d'être heureux n'est pas venue encore ou qu'elle a déjà passé. Ainsi le jeune homme comme l'homme âgé doivent philosopher. L'homme âgé afin de rajeunir au souvenir des bonnes choses qu'il a vécues dans le passé, le jeune homme afin d'être, malgré sa jeunesse, aussi serein et exempt de craintes devant l'avenir qu'un homme plus âgé. Dès lors, il faut rechercher ce qui nous rend heureux, puisque avec le bonheur nous avons tout ce qu'il nous faut, alors que si nous ne sommes pas heureux , nous faisons tout pour avoir ce bonheur."

Vaste programme...

mercredi 24 novembre 2010

L'énigme de la semaine


La réponse de l'énigme de la semaine passée est postée sous vos propositions...

Voici celle du jour :

Que font les spectateurs, lors d'un combat de gladiateurs, pour "sauver" ou " tuer" le perdant?

A vous de jouer et à la semaine prochaine...

Mélodies du coeur d' Annie Proulx


Voici un recueil de nouvelles trouvé au hasard d'un rayon "Nouveautés Novembre 2010" de la médiathèque. J'avais entendu parler de cet auteur pour le prix Pulitzer. Pourtant, je n'avais rien lu.

L'histoire ou plutôt les histoires: Ce livre contient 11 nouvelles, parmi lesquelles : La chasse au cerf, une série de déboires, une journée sans nuage, Meurtre à la campagne...
Nous sommes plongés dans les grands espaces de la Nouvelle-Angleterre, là où il y a peu d'habitants, là où la vie est difficile, là où la brutalité et la rudesse font partie du quotidien de la vie. A chaque nouvelle, c'est l'histoire d'un personnage rude, rugueux, décrit dans son milieu de vie (parfois hostile), avec son histoire que l'on découvre au fur et à mesure. Ces personnages bourrus évoluent au contact des autres, faisant ressortir des tranches de vie plus ou moins heureuses. On s'assoit à la table des personnages, et le silence pèse... Le silence avant la tempête. Ils ont tous une souffrance latente mais celle-ci reste parfois contenue, ou au contraire c'est l'explosion.

Mon avis: Une lecture bien agréable. L'auteur nous fait découvrir des paysages lointains avec des descriptions saisissantes: elle parvient à nous "faire voir" ces hommes et femmes isolés qui vivent comme chasseurs ou fermiers. Les haines, les rancoeurs, les jalousies, les colères, sont retranscrites avec une extrême justesse, et les personnages portent en eux ces divers sentiments. Annie Proulx se moque parfois de ses personnages, mais toujours avec bienveillance...Les chutes sont parfois étonnantes et ces nouvelles, souvent marquées d'une ironie grinçante, nous invitent à faire un voyage, loin géographiquement, loin aussi dans les sentiments humains comme la vengeance, la démence et la pauvreté... Des" mélodies" du coeur...

dimanche 21 novembre 2010

Salon du livre Montreuil


...Besoin d'avis éclairés pour ceux qui passeraient par-là et qui pourraient m'aider. En bref, j'emmène une classe ( de 6ème)au salon du livre jeunesse à Montreuil le 2 décembre; je suis en train de préparer leur circuit/ rencontres etc. Voilà les auteurs /illustrateurs qui seront présents à ce moment-là...Or, je ne les connais pas tous...et aimerai savoir si vous en avez rencontré certains... Merci d'avance !
Kebe Kaaverbof/ Pernilla Stalfelt/ Béatrice Bottet/ Aleandra Campe/ Cécile/ Jean-Philippe Chabot/ Florent Chavouet/Isabelle de Catalogne/ Anne Fakhouri/ Muriel Diallo/ Fabienne Jonca/ Nathalie Meynet/ Romain Monnery/ Hélène Moreau/ Claire Nadaud/ Marion Pradier/ Anne Robillard/ François Schwoebel/ Géraldine Alibeu/ Christine Beigel/ Henri Dès/ Teddy Iafare-Gamgama
Merci d'avance

samedi 20 novembre 2010

Le vicomte pourfendu d'Italo Calvino


Le vicomte pourfendu est le premier volume d'une trilogie ( avec le Chevalier inexistant, le baron perché) paru en 1952

L'histoire: Le vicomte Médard de Terralba, dans la fougue de sa jeunesse, part en guerre contre les Turcs. Mais il va vite déchanter, car le chevalier génois est coupé en deux par un boulet de canon"Et tous de s’occuper de lui pendant que les pauvres soldats qui n’avaient reçu qu’une flèche dans le bras mourraient de septicémie. Ils firent des coutures, des applications… Dieu sait ce qu’ils firent ! Quoiqu’il en soit, le lendemain, mon oncle ouvrait son unique œil, sa demi-bouche, dilatait sa narine et respirait. Il était, maintenant, vicomte et pourfendu". Dès son retour au château c'est la stupéfaction d'autant..que d'après Sébastienne, sa nourrice, c'est la mauvaise partie qui est revenue: celle qui fait le mal. Tout devient moitié sur son passage: les arbres, les champignons...et le mal se répand: le vicomte s'en prend à son petit neveu, aux gens du château, aux paysans, aux huguenots... Et bientôt il s'éprend de Paméla, la bergère. Mais une autre partie d'un homme apparaît...Celle-ci représente le bien...et fait tout à l'opposé de son nouveau rival..Quand la confrontation va-t-elle avoir lieu?
Mon avis: J'ai beaucoup apprécié cette lecture .Pour ma part ce n'est pas vraiment un roman; cela se rapprocherait davantage du conte philosophique (à l'image du Candide de Voltaire où les échos sont nombreux).L'écriture est agréable et les tons se mêlent constamment: l'humour, le cynisme. Le style incisif, j'oserai même poétique à certains moments. L'idée de départ m'a plu. La réflexion manichéenne sur le bien et le mal est clairement exposée condamnant l'absolu d'une attitude dans les deux cas. En germe, des réflexions toujours actuelles, pleines d'ironie mais avec la joie de la lecture d'un "conte" comme une allégorie où tous les degrés de lecture sont possibles...A lire donc!
Phrases que j'ai appréciées au fil de la lecture " Heureusement que son boulet de canon ne l'a coupé qu'en deux, disait tout le monde. S'il en avait fait trois morceaux, Dieu sait ce qu'il nous aurait fait voir"
"Mais il est clair qu'il ne suffit pas d'un vicomte complet pour que le monde entier soit complet"

[Le + prof:
Un travail intéressant à faire sur les portraits et sur les antonymes (lexique des sentiments/verbes d'action/ champs lexicaux associés au bien et au mal..etc)..où les deux moitiés peuvent être mises en parallèle.]

jeudi 18 novembre 2010

La citation du jeudi (4)


Voici la citation du jeudi initiée par chiffonnette

Aujourd'hui à l'heure où le grand froid nous saisit, voici une petite citation dans l'air du temps qui m'avait fait beaucoup rire quand je l'avais lue... Des fois , y'a des histoires qui nous parlent plus que d'autres ;)...C'est au début de Ce crétin de prince charmant d'Agathe Hochberg

"Du ski?"
Certainement pas. Je n'ai pas appris quand j'étais enfant; la première fois que je suis montée sur des skis, j'avais dix-sept ans; c'est fou ce que la conscience du danger peut gâcher le plaisir. Pourtant j'ai fait des efforts, mes amis se sont relayés pour m'apprendre et docilement, je plantais mon bâton, je pliais les genoux...tandis que des gamins de quatre ans me dépassaient tout schuss. Au bout d'une semaine, j'avais des bleus qui auraient pu aisément me permettre de figurer dans l'encyclopédie des hématomes et, j'ai pu enfin rentrer en boitant chez moi."

mercredi 17 novembre 2010

L'énigme de la semaine


Réponse de la semaine passée sous vos commentaires.

Alors voici l'énigme de la semaine:

Comment les Romains mesuraient-ils les heures?

A vous de jouer, et à la semaine prochaine !

mardi 16 novembre 2010

La ligne de beauté d' Alan Hollinghurst


Un grand merci à Bob et aux éditions Le livre de poche pour m'avoir permis de découvrir ce roman, qui a obtenu en 2004 le Man Booker Prizen, prix littéraire très prestigieux du Royaume-Uni.

L'histoire:Nick Guest, un jeune gay d'origine modeste, diplômé d'Oxford est accueilli dans l'hôtel particulier des parents de son ami Toby Fedden à Londres. Mais ce n'est pas une famille comme les autres,et Nick va peu à peu entrer dans l'intimité d'un milieu totalement nouveau pour lui. Il fait donc connaissance de Gerald, le père, député conservateur et très ambitieux; de Rachel, la mère, très fortunée, de Catherine, leur fille dépressive, et il continue d'éprouver une passion secrète pour Toby. Il découvre, fasciné et subjugué, une société de grandes familles où les conservateurs ont tous les pouvoirs pendant les années Thatcher. Nick mène une vie facile où se mêlent pouvoir, cocaïne, sexe, non-dits , diners mondains et hypocrisie. On assiste à " l'apprentissage" du héros(admirateur de la beauté sous toutes ses formes) sa première vraie histoire d'amour avec Léo, puis quelques années plus tard avec Wani, toujours dans le secret. On suit les personnages dans "des moments de vie" avec en arrière-plan les milieux bourgeois londoniens où la réussite et l'ascension sociale sont primordiales...les moyens utilisés importent peu. Or, derrière cette façade , la famille Fedden cache une autre réalité et des scandales (comme le sida) apparaissent... Nick en fera partie:mais ce milieu est-il véritablement le sien?

Mon avis: Je suis très partagée sur ce livre. Ceux qui se passionnent pour les dessous du pouvoir et sur la société anglaise des années Thatcher seront comblés. Une histoire so british!Tout gravite autour de Nick qui se fait spectateur de ce nouveau monde, et acteur de sa vie en parallèle. Le style est incisif, la critique acerbe et l'ensemble est assez cynique: sur ces aspects Alan Hollinghurst excelle. Dans ce microcosme, l'auteur utilise tous les ressorts psychologiques des personnages, rendant les uns sympathiques et les autres odieux. J'ai apprécie la relation amicale entre Catherine et Nick, peut-être une des seules à être sincères. Toutefois, quelques bémols : il y a peu d'actions dans ce roman, et ...les dix dernières pages semblent arrivées bien tardivement! De plus, j'ai parfois eu l'impression de lire un "roman homosexuel" pendant la moitié du livre: l'apprentissage de Nick nous est livré dans les moindres détails, à mon goût de manière trop répétitive.Tout est fantasme pour le jeune homme et je ne suis pas sure que cela apporte vraiment à l'histoire.
En somme, malgré ces réticences, cette lecture va crescendo, et l'on est vraiment conquis par les cent dernières pages.

Le tag des 15 auteurs

Merci à Noukette et à Praline (allez faire un tour sur son blog culturel bien sympathique) de me proposer ce tag, le premier en l' occurence .
Le principe: Citer 15 auteurs, ceux que l'on préfère , en 15 minutes et taguer 15 personnes

En vrac donc...
1) Racine pour la force de son écriture et la beauté des sentiments
2) Eric-Emmanuel Schmitt parce que chaque nouveau roman/recueil est toujours plaisant
3) Hugo car il a bercé mon adolescence
4) Eluard car je suis sensible à sa poésie, sobre et engagée
5) Saint Exuspery car le Petit Prince est un symbole pour petits et grands
6) Albert Cohen pour Belle du seigneur
7) Tous ces auteurs anonymes ou célèbres , présents dans la bibliothèque municipale de mon enfance , qui m'ont donné goût à la lecture et à la beauté des mots
8) Montaigne parce que j'ai beaucoup travaillé sur lui et que j'aime ses réflexions à sauts et à gambades
9) Sophocle...parce que le théâtre ne serait pas le théâtre sans lui ;)
10) Joffo pour un sac de billes, c'est le premier roman sur lequel j'ai pleuré...lors de mon entrée au collège
11) Roald Dahl pour m'avoir réconciliée avec la littérature jeunesse
12) Malraux pour l'Espoir et toute cette période historique qu'il m'a faite découvrir
13)Lewis Carroll pour Alice ...
14)Maupassant pour ses romans, nouvelles
15) Gavalda, car chacun de ses textes m'embarque très rapidement et me procure toujours beaucoup de plaisir.

Et bien d'autres encore...
Vu que les blogueuses que je connais sont déjà taguées...et que je commence... auto-taguez vous si l'envie vous en dit.

vendredi 12 novembre 2010

Tant que tu es heureuse d'Alma Brami


Intriguée par le titre...et indiquée comme nouveauté à la médiathèque je me suis plongée dans ce roman paru chez Mercure de France

L'histoire : Le roman commence par des pages criantes de vérité, parfois crues : la fausse-couche d'Eva et sa terrible souffrance tant morale que physique. Ce ventre vide à travers lequel elle se voyait déjà mère. Tout s'écroule : elle est seule, Franck (un homme plus vieux qu'elle, marié et père de famille), avec qui elle a entretenu une liaison pendant six ans, l'a quitté...Il ne savait même pas qu'elle était enceinte. Tout est vide, Eva est sans espoir. Peu à peu, on nous retrace l'histoire d'Eva, ses rêves de famille, son histoire avec Franck( un bonheur simple et des moments de profonde joie), ses relations avec sa meilleure amie, son frère et ses parents...jusqu'à ce jour terrible. Sa mère essaie de la consoler, son père , malade, exprime son inquiétude et son frère soutient, même maladroitement , cette soeur qu'il chérit tant.Le titre "tant que tu es heureuse" montre ici toute son ironie.Le manque de Franck la submerge: entre colère et désespoir, elle peine à retrouver goût à la vie. Jusqu'où peut aller cette souffrance incommensurable? L'affection de ses proches parviendra-t-elle à sauver Eva? Réussira-t-elle à enfouir son passé pour se construire un avenir? Tel est son défi.
Mon avis: J'ai globalement apprécié cette lecture même si j'ai trouvé l'ensemble un peu long (j'ai trouvé la fin trop rapide par rapport au coeur du roman trop longuement traité à mon goût) et parfois répétitif... La douleur de l'héroïne étant omniprésente, elle se présente comme un leitmotiv tout au long du roman et je dois dire, que si j'y ai été sensible au début, cela me parlait nettement moins au fur et à mesure des pages. Toutefois, le style est agréable et Alma Brami réussit parfaitement à nous évoquer les douleurs de l'intime, ces moments d'intense souffrance où les autres demeurent impuissants. La palette des sentiments (rage, haine, amour,amitié, compassion, rejet...) s'étale tout au long du livre avec une grande force et une extrême justesse.

Un autre avis chez Pimprenelle

jeudi 11 novembre 2010

La citation du jeudi (3)


Voici un extrait de Bérénice de Racine, pièce que j'affectionne tout particulièrement: Quoiqu'il aime Bérénice, Titus renonce à l'épouser parce que Rome interdit cette union de l'empereur et d'une reine étrangère... Je vous propose la dernière tirade de Bérénice...

" Prince, après cet adieu, vous jugez bien vous-même
Que je ne consens pas de quitter ce que j'aime
Pour aller loin de Rome écouter d'autres voeux,
Vivez, et faites-vous un effort généreux.
Sur Titus, et sur moi, réglez votre conduite.
Je l'aime, je le fuis, Titus m'aime, il me quitte.
Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos ders.
Adieu, servons tous trois d'exemple à l'univers
De l'amour la plus tendre, et la plus malheureuse,
Dont il puisse garder l'histoire douloureuse.
Tout est prêt. On m'attend. Ne suivez point mes pas."

mercredi 10 novembre 2010

L'énigme de la semaine




Pour les curieux, réponse de la semaine passée sous vos propositions...

Voici l'énigme de la semaine :
Que représente cet objet? A quoi sert-il?

A vous de jouer ;)... toutes les hypothèses sont les bienvenues!
A la semaine prochaine!

mardi 9 novembre 2010

Un brillant avenir de Catherine Cusset


Un roman que j'avais "loupé" au moment de sa parution et que je viens de découvrir en folio.
L'histoire: Le roman commence sur une terrible histoire : Manhattan 2003. Helen, épuisée par la situation de son époux Jacob, malade, décide de coucher dans le salon sur un matelas. Même si cela la fait souffrir, elle veut lui faire comprendre qu'il doit se battre. Pour elle, un couple doit être uni. Tôt le matin, elle ouvre la porte de leur chambre...et découvre son mari , un sac plastique sur la tête. Elle panique et appelle les secours.
Tel est le début du roman. On se retrouve après en 1941 en Bessarabie, où l'on découvre, Helen, jeune enfant, puis jeune femme entourée de sa famille. Elle doit par exemple se battre contre sa famille, pour que l'homme qu'elle aime, juif, soit accepté par sa famille. L'amour est-il plus fort que les carcans sociaux et familiaux? ...Et puis vient le moment des départs, de l'espoir américain...et de la construction d'une nouvelle vie avec une envie irrésistible de réussite. Alexandru, le fils d'Helen et de Jabob réjouit ses parents par ses brillantes études...jusqu'à sa rencontre avec Marie, une jeune française. Helen ne parvient pas à accepter sa belle-fille, et la voit comme une menace, capable de gâcher l'avenir de son fils...
Comment concilier ses idéaux et la réalité de la vie?
Mon avis:Un vrai coup de coeur ! j'ai dévoré ce roman. On reconstruit l'histoire de cette famille sur divers continents, à diverses époques(sous la dictature de Ceausescu, pendant le conflit israélo-palestinien) , un peu comme un puzzle. On découvre toujours à propos, des indices qui nous font comprendre l'attitude, les angoisses, les questionnements des personnages. Ils sont tous très justes avec chacun une sensibilité particulière. Loin de tomber dans des caricatures (la mère possessive ..etc), C. Cusset nous tient en haleine avec une écriture très agréable et des "tranches de vie" qui nous touchent. On suit les personnages à travers deux points de vue successifs, celui d'Helen puis celui de Marie, ce qui permet de garder un certain dynamisme dans l'écriture. De belles évocations et portraits de femmes. Un très beau roman, extrêmement bien rythmé, qui nous plonge dans la vie de cette famille et qui nous fait passer un très bon moment!

samedi 6 novembre 2010

En bas les nuages de Marc Dugain



En bas, les nuages de Marc Dugain. Une lecture qui m'a tentée pour faire suite à la chambre des officiers...

Ce livre se compose de 7 nouvelles: Eileen , la bonté des femmes, légende naïve de l'ouest lointain, Les vitamines du soleil, Montparnasse, Vent d'est, Les lucioles de Jade

Je vous propose de résumer "la bonté des femmes"
Un couple décide de se retirer dans la campagne pour fuir une terrible épidémie. Il faut se barricader pour éviter d'être contaminé. Le mari, éditeur, appelle ses enfants pour les sauver eux aussi. Et il hésite: que faire avec sa maitresse et cet enfant illégitime? Il fait croire à sa femme qu'il a besoin d'aider la maitresse de son meilleur ami (et son enfant).. Se retrouvent donc dans cette maison isolée un homme avec sa famille et sa maîtresse avec son enfant. L'atmosphère est étrange et cet homme se demande s'il a vraiment aimé. Entre questionnements et désillusions, l'éditeur ne sait que penser de sa vie...

Mon avis: Je fus bien déçue par la lecture de ses nouvelles (de qualité inégale). Si certaines histoires sont surprenantes, je me suis un peu ennuyée à la lecture. Ces nouvelles racontent différents destins, de personnes vivant aujourd'hui... Leur vie est parsemée de surprises , plus ou moins bonnes et chacun tente de s'en sortir. J'ai trouvé certains personnages trop cyniques... Manque d'optimisme évident Un bilan défaitiste et désespérant sur l'humanité... une lecture qui ne m'a vraiment pas emballée. Dommage!
Une mention spéciale pour les vitamines du soleil

jeudi 4 novembre 2010

La citation du jeudi (2)


Je continue pour la deuxième semaine sur une idée de chiffonnette...En ce jour de rentrée, rien ne vaut une petite réflexion sur l'Education... Métaphore gustative en prime. Merci Montaigne :). Il mène ici une réflexion sur l"éducation des enfants et s'insurge contre l'apprentissage par coeur sans reformulation... Thème toujours actuel...

" Que ce qu'il [l'enfant] viendra d'apprendre, il [le maître] le lui fasse mettre en cent visages et accomoder à autant de divers sujets, pour voir s'il a encore bien pris et bien fait sien, prenant l'instruction à son progrès, des pédagogismes de Platon. C'est témoignage de crudité et indigestion que de regorger la viande comme on l'a avalée: l'estomac n'a pas fait son opération, s'il n'a pas fait changer la façon et la forme, à ce qu'on lui avait donné à cuire. Notre âme ne branle qu'à crédit, liée et contrainte à l'appétit des fantaisies d'autrui serve et captivée sous l'autorité de leur leçon."

mercredi 3 novembre 2010

L'énigme de la semaine


Réponses de la semaine passées postées sous vos propositions.

Voici l'énigme de la semaine...
D'où provient l'expression "avoir l'épée de Damoclès au dessus de la tête"?

Bon courage et à la semaine prochaine!