lundi 20 août 2012

Mille jours à Venise de Marlena de Blasi

Mille jours à Venise de Marlena de Blasi traduit de l'américain par Marie-Pierre Bay (Folio)

L'histoire: Une histoire vraie. Une histoire étonnante et délicate. Celle de Marlena, une femme d'âge mûre qui rencontre un bel étranger à Venise. Avec cet homme qu'elle connaît à peine, tout est simple...et pourtant sa vie est en Amérique. Poussée par un souffle de bonheur à venir, ou par un pressentiment, elle quitte ses enfants, une jolie maison, son restaurant et une brillante carrière de critique gastronomique, pour aller vivre avec lui à Venise. Elle sait que les obstacles seront nombreux: elle ne maîtrise pas la langue, elle découvre l'appartement sinistre de son mari...elle se sent seule aussi . Pourtant elle l'a choisi...
Marlena nous entraine dans l'intimité des rues de Venise, et dans le récit de sa nouvelle vie. Entre questionnement, découvertes et désillusions elle nous berce d'un récit plein d'humour. Puis elle se fait accepter, peu à peu, et Fernando l'intègre à son univers...mais leur vie et leur destin n'est pas là où ils l'attendaient...Mille jours à Venise...

Mon avis: Un bien joli roman. Une histoire d'amour, certes, mais atypique. Marlena et Fernando s'aiment, certes, mais cela ne suffit pas toujours. Avec pour toile de fond Venise et son atmosphère (fort bien retranscrite le marché, les ruelles, les vaporetto), Marlena déambule et cherche plusieurs chemins: le sien, celui de son couple. Avec humour et optimisme, sans toutefois être utopique, l'auteur réussit avec brio à faire de son histoire personnelle, une romance aux sentiments humains intemporels... Peu importe l'âge, peu importe le lieu,l'amour se construit pas à pas et mêle déceptions et ravissements. L'auteur nous le transmet et arrive à nous toucher avec délicatesse...Sûrement un peu fleur bleue pour certains... Un bon moment de plaisir toutefois.

mercredi 13 juin 2012

L'énigme de la semaine

Pour la réponse à l'énigme de la semaine passée, c'est par ici

Voici l'énigme proposée cette semaine : quelle célèbre glace a un nom latin?? miam miam (c'est pour faire venir l'été)

Bonne chance à tous et à la semaine prochaine!

mercredi 30 mai 2012

L'énigme de la semaine

L'énigme avait disparu quelques semaines, pour cause d'emploi du temps surchargé...eh oui cela arrive... mais elle revient...

Voici donc l'énigme proposée cette semaine : Quel célèbre empereur a tué "son frère" en l'empoisonnant? ...un petit indice: Racine a repris cette histoire!

Bonne chance à tous et à la semaine prochaine

mercredi 25 avril 2012

Quand Eve raconte la terre du bon Dieu à Adam – Malateste


Quand Eve raconte la terre du bon Dieu à Adam – Malateste

            Il y des livres atypiques dont nous ne sommes pas habitués à la lecture. Quand Eve raconte la terre du bon Dieu à Adam en fait partie. C’est véritablement une plongée dans un univers revisité, et qui ne manque pas de piquant.
            Un lieu, quelque part…l’enfer ou le Paradis ? Nul ne sait. Toujours est-il que c’est la «  Grande Maison ». Adam retrouve Eve qui dirige les lieux et va lui servir de guide. C’est elle qui, en effet, accueille tous les nouveaux arrivants avec leur vie passée, les hauts personnages et les criminels, les artisans et les artistes. Joyeux contrastes des époques, des pays et des conceptions.
            Adam découvre, grâce à sa chère épouse, les règles de «  La Grande Maison » et les personnages qui la peuplent : Napoléon, Charles Quint, Darwin, Héloïse et Abélard… Avec chacun il a une conversation, une réflexion sur leur vie passée et sur ce qu’ils font maintenant. Troublant aussi de retrouver Hercule Poirot menait l’enquête pour dénoncer l’innocence de Caïn. Déroutant de voir s’affronter les financiers d’Urluberlia et les Napoléoniens.
            Ainsi, Adam redécouvre sa généalogie tout en refaisant l’Histoire…et sa propre histoire, puisque Adam et Eve doivent paraître devant l’Autorité Centrale. Qui se cache derrière cette appellation ? Cela fait plus de 5000 ans qu’ils attendaient… Un nouveau monde s’ouvre à eux.
            Ce livre est décalé, étrange parfois, drôle aussi : on revisite de grands épisodes de nos civilisations avec un œil critique ou amusé. De Marie- Antoinette à Mao, en passant par Billy Holliday, tous se côtoient et se mêlent. Un petit bémol, toutefois, sur une narration qui ne nous permet pas, selon moi, d’entrer dans cet ouvrage atypique. Quelques longueurs, dommage, qui font que je suis passée complètement à côté de ce roman…

L'énigme de la semaine

Pour les réponses à l'énigme de la semaine passée, c'est par ici

Voici l'énigme proposée cette semaine. Quel célèbre héros de Victor Hugo a son nom fait de deux mots latins?

Bonne chance à tous et à la semaine prochaine!

mercredi 4 avril 2012

L'énigme de la semaine


Pour la réponse à l'énigme de la semaine passée, c'est par ici

Voici l'énigme proposée cette semaine : Quelle est l'étymologie du mot "chirurgien"?

Bonne chance à tous et à la semaine prochaine!

jeudi 29 mars 2012

Jeanne de Jacqueline de Romilly


Jeanne de Jacqueline de Romilly

Certains livres vous tombent dans la main, et vous éprouvez déjà une affection toute particulière. Jeanne de Jacqueline de Romilly en est le parfaite exemple. Emérite helléniste, qui s’est battue jusqu’au dernier souffle en faveur des lettres anciennes et plus largement des humanités, cette grande femme nous transmet un livre tout en retenue et en pudeur sur sa mère. Et ce livre a un parcours peu banal. Ecrit en 1977 après le décès de sa mère, Jacqueline de Romilly a fait promettre à son éditeur de le publier après sa propre mort.

C’est donc l’histoire de Jeanne qui nous est présentée. Le portrait s’esquisse puis se construit de pages en pages. Femme de savoir, infatigable et travailleuse, écrivain aussi, elle perd tragiquement son mari pendant la guerre de 14. Sa vie prend alors un tout autre chemin : elle vivra pour sa fille, pour sa réussite : ce sera son unique désir. Elle lui transmettra des valeurs, sa détermination, sa curiosité intellectuelle et son ambition. C’est ainsi que nous découvrons la jeunesse de Jacqueline, ses espoirs et ses brillants succès. Ce n’est pas seulement le portrait d’une mère qui est ici évoqué, c’est aussi le portrait d’une société reflétant la vie intellectuelle du début du XXème avec ses aspirations et espoirs pour l’avenir.

Bien plus, ce livre est un doux récit, un témoignage sensible, une preuve d’amour d’une fille à sa mère disparue. Les sentiments se mélangent mais Jacqueline de Romilly les fait revivre, pose son regard d’adulte sur l’enfant qu’elle a été, sur l’enfance qu’elle a vécue, sur cette mère-courage qui l’a élevée. Dans l’écriture de cette femme, tout est évoqué avec retenue, tout est suggéré et la profondeur des sentiments en ressort davantage : admiration, reconnaissance, affection. S’ajoute à cela, tous ces petits riens, ces moments fugaces où une intimité se crée avec celle qui vous a enfanté. Ce sont ces moments privilégiés, ces discussions banales ou enflammées qui ont formé la jeune Jacqueline. Elle les évoque avec une nostalgie heureuse, avec un souffle protecteur et bienveillant. A travers Jeanne, Jacqueline de Romilly fait son propre portrait, par touches successives, avec toujours un point de vue sur ces contemporains et sur l’évolution de notre société.

Ce livre est une parenthèse intime, que nous offre Jacqueline de Romilly. Son style fluide nous fait vagabonder à la découverte de sa mère. Heureuses découvertes que ces mots désuets trouvés au détour des phrases. Sourires en coin sur les lèvres des lecteurs lorsque cette femme émérite qualifie notre société et imagine son évolution (et parfois ses dérives)…

Il reste, la dernière phrase lue, ces jolies lignes transmises d’une fille à sa mère, ces deux portraits de femmes au grand cœur et au destin atypique, cette foi en la volonté, et une définition universelle et humaniste de la vie.